Le jardin d’Eden
« L’Éternel Dieu planta un jardin en Eden et il y plaça l’homme qu’Il avait formé » (Gn2,8) .
Dieu est le premier des jardiniers. Au milieu d’un désert aride, Il délimite un jardin où tout pousse, irrigué par un fleuve et dont l’arbre de Vie est le pivot.
L’arbre de la connaissance -dont l’homme ne doit pas consommer les fruits – symbolise la Loi donnée par Dieu qui seul connait le bien et le mal.
Eden signifie délice. Ce paradis terrestre est confié à Adam qui doit le cultiver et le garder pour Dieu avec l’aide des animaux qui le peuplent : «Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre». C’est le plaisir de Dieu. L’Homme et la Nature y vivent en parfaite harmonie, la souffrance et la mort en sont exclues. Adam et Ève y font l’expérience de la tentation qui révèle la fragilité de leur union et cèdent sans combat à l’animalité qui est en chacun de nous en écoutant le serpent.
A la fois symbole, cadre merveilleux et sphère de responsabilité, le jardin se révèle être aussi le lieu de mise à l’épreuve de l’Homme.
Gethsémani, le jardin de la Passion
« Ayant dit ces paroles, Jésus s’en alla avec ses disciples au-delà du torrent du Cédron, où était un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples » (Jn 18,1)
Un jardin qu’ils connaissent bien « car Jésus s’y était souvent assemblé avec ses disciples » (Jn 18,2). Gethsémani, le lieu de l’angoisse, du combat spirituel et de l’arrestation du Christ n’est pas un jardin de plaisir aux fleurs et aux senteurs envoûtantes. C’est une oliveraie, le lieu de transformation où les olives sont pressées.
Lieu de l’épreuve pour le Christ où se révèle l’obéissance du Fils de Dieu, c’est aussi le lieu de nos renoncements où l’Homme livre le Fils de Dieu.
Le Christ jardinier et le jardin de la Résurrection
« Il y avait, au lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, [….] Ils déposèrent donc Jésus là » (Jn 19, 41-42)
Le récit de la Passion commence à Gethsémani et s’achève dans ce jardin, au sépulcre où le corps de Jésus repose inanimé. Le Fils de Dieu a voulu s’abaisser à la mort, cette place où le péché a mis l’homme.
La défaite semble complète. Et pourtant quelles métaphores merveilleuses : « Grain de blé tombé en terre », qui a « la vie en lui-même », il est une semence divine semée « en déshonneur » et « en faiblesse », mais qui ressuscite en gloire et en puissance (1Co 15, 43 ; 2Co 13,4).
Le jardin de la mort devient alors le jardin de la Résurrection où le Christ lui-même prend l’apparence d’un jardinier.
L’histoire de notre salut commence au Paradis, passe par Gethsémani, et finit au jardin de la Résurrection. Trois jardins qui sont nos parcours de vie.
Le jardin céleste et millénaire
« A celui qui vaincra, je lui donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu » ( Ap 2,7)
L’Apocalypse nous révèle ce paradis céleste, plaisir abondant pour Dieu où l’Esprit de Dieu maintient une fraîcheur spirituelle, un « fleuve d’eau vive ». De cet Eden hors d’atteinte du péché, l’arbre de la connaissance du bien et du mal a disparu. Ce questionnement de l’homme a été résolu par la croix. L’arbre de vie, c’est Jésus lui-même. Il a révélé ce paradis sur la croix : « Avec moi, dans le paradis » et y a enlevé Paul qui y a entendu des « paroles ineffables » (2Co 12,4).
Dans le paradis céleste, l’union de Dieu avec l’homme, gâtée par le mal, est définitivement restaurée et le plaisir de Dieu établi pour toujours par Jésus-Christ avec ceux qui Lui sont unis.
Merci à Claire pour cet article.