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Thème Pastoral 2023 – 2024

«Le vent souffle où il veut: tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va».

Jean 3, 8

Chaque année, le conseil pastoral de la CCFS réfléchit à un thème pastoral fédérateur qui portera notre communauté tout au long de l’année.
Cette année 2023-2024, le verset de l’Evangile de Saint-Jean 3, 8 a été choisi.

Jean 3, 1-21
«Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs. Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire? »
Jésus lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là? Amen, amen, je te le dis: nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel? Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici: la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière: il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu.»

Pour nous aider à méditer ce verset et l’approfondir, pour qu’il nous nourrisse et nous accompagne dans notre foi et nos vies de chrétien dans le monde,
voici quelques pistes de réflexion :

1 – Contexte biblique
2 – Clefs de lecture
3 – Se laisser transformer par la parole
4 – Prier avec Nicodème
5 – Pour approfondir : regard de l’art, lectures, à l’écran

Contexte biblique

Le verset choisi pour notre thème pastoral est issu de l’évangile de St Jean, au 3ème chapitre sur les 21 qui le composent. Il est donc situé au début de l’évangile.
Il peut se lire seul, pour sa saveur en soi, mais aussi dans son contexte. Et pour mieux l’apprécier, commençons par un rappel des chapitres précédents (chapitre 1 & 2) et du suivant (chapitre 4) :

Jean, chapitre 1 :

Jean, chapitre 2
se compose de 2 récits fondamentaux de notre foi chrétienne dans lesquels sont annoncés la mort et la résurrection du Christ :

Jean, chapitre 3 :
On pourrait partager ce chapitre en 3 parties :
– versets 1 à 10 : visite de Nicodème et entretien avec Jésus
– versets 11 à 15 : témoignage de Jésus à Nicodème
– versets 16 à 21 : témoignage universel de l’évangile

Qui était Nicodème ?
Nicodème, personnage historique, occupait une certaine position sociale. Il était un chef parmi les Juifs et faisait partie du tribunal suprême, appelé le Sanhédrin. Dans l’Évangile de Jean, il représente le groupe de Juifs pieux et sincères, mais qui ne comprenaient pas tout ce que Jésus disait et faisait. Nicodème avait entendu parler des signes et des choses merveilleuses que Jésus avait faites, et il fut frappé, étonné. Il voulait parler avec Jésus pour mieux comprendre. C’était une personne cultivée, qui pensait croire aux choses de Dieu. Il apparaît plusieurs fois dans l’Évangile de Jean. Chaque fois la veille d’une fête juive, toujours à Jérusalem :

Jean, chapitre 4 :
L’évangile de la Samaritaine
Jésus traverse la Samarie et rencontre la Samaritaine. St Jean est le seul à rapporter cet épisode.Il le fait dès le début de son évangile pour bien faire comprendre qui est Jésus, envoyé pour « accomplir l’œuvre de Dieu ». La Samaritaine qui n’arrivait pas à assouvir sa soif de vivre et d’exister a reçu de Jésus une source de vie qui l’a transformée parce qu’elle l’a ouvert à l’autre et à Dieu.

Clefs de lecture

Pour comprendre ce verset qui est une parole de Jésus alors qu’il explique une vérité de Dieu à Nicodème, il est bon de s’approprier la discussion dès le début.

Jean 3, 1 : Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs. Présentation de Nicodème. Nicodème est un pharisien, une personnalité éminente parmi les Juifs et doté de bon sens. Les Pharisiens sont souvent la cible des critiques de Jésus dans les évangiles ; c’est pourtant l’un d’entre eux qui vient à sa rencontre. Peu avant cet épisode, St Jean parlait de la foi imparfaite de certaines personnes qui ne s’intéressaient qu’aux miracles de Jésus (Jean 2, 23-25). Nicodème était l’une de ces personnes. Il avait de la bonne volonté, mais sa foi reposait sur des certitudes.

Jean 3, 2 : Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »

Jean 3, 3 : Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Jésus répond à Nicodème que pour qu’il puisse voir le Royaume présent en Jésus, il doit naître de nouveau, d’en haut. Quiconque essaie de comprendre Jésus uniquement à partir de ses arguments n’y parvient pas. Jésus est bien plus grand. Si Nicodème reste seulement avec la loi et les prophètes en main, il n’arrivera pas à comprendre Jésus. Il doit ouvrir complètement la main. Il doit mettre de côté ses propres certitudes et sa sécurité et s’abandonner totalement. Il doit faire un choix entre, d’une part, la sécurité que procure la religion organisée par la Torah avec ses lois et traditions et, d’autre part, se lancer dans l’aventure de l’Esprit que lui propose Jésus. L’intelligence, qui permettrait de « savoir » que Jésus est bien envoyé par Dieu, en se fondant sur des signes « manifestes » ne suffit donc pas. Dans l’évangile de Jean, le royaume de Dieu, c’est une nouvelle façon de vivre, profondément différente de l’ancienne, qu’on ne peut recevoir que par la grâce. La grâce, c’est Dieu qui se donne dans nos vies, c’est un cadeau gratuit. C’est Dieu qui choisit de faire de l’homme sa maison.

Jean 3, 4 : Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
Pour rendre compte d’une nouveauté de vie aussi radicale, Jésus utilise l’image saisissante de la « nouvelle naissance » provoquant l’incompréhension de Nicodème qui se résigne à une interprétation « au premier degré » et questionne ironiquement le Christ : « comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? ». Il semble que Nicodème prend les paroles de Jésus au pied de la lettre et ne perçoit pas leur sens symbolique.Nicodème doit entendre que ni ses qualités, ni ses connaissances, ni aucune de ses capacités humaines ne lui donnent accès au royaume de Dieu. De même qu’on entre dans le monde des hommes par la naissance naturelle, une autre naissance est nécessaire pour entrer dans ce domaine spirituel, celui de la famille de Dieu.

Jean 3, 5-7 :
05 Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
06 Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit.
07 Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut.

• « Naître de l’eau et de l’Esprit ». L’image de l’eau est très riche.
D’un côté, elle évoque les eaux primordiales, les forces obscures liées à la mort que le créateur a domptées, que Jésus dompte de nouveau quand il trône sur sa barque en enseignant la foule restée sur la rive, quand, réveillé par ses disciples au milieu de la tempête, il donne des ordres aux éléments déchaînés. On peut y voir aussi une référence au baptême, décrit par les premiers chrétiens comme une mort avec Christ, mort à sa vieille nature dont on émerge au travers de l’eau comme une nouvelle naissance.

De l’autre côté, l’eau, c’est en même temps la vie ! c’est le torrent sortant du temple qui fait croître toutes sortes d’arbres dont les fruits nourrissent, et dont les feuilles guérissent (Ezéchiel, 47, 12) ; c’est dans l’évangile de Jean « l’eau vive» dont Jésus parle à la Samaritaine, ce sont les « fleuves de vie », toujours dans Jean, qui couleront de ceux qui recevront l’Esprit, cet Esprit que Jésus invite Nicodème à recevoir d’une façon surprenante.

« Ce qui naît de la nature humaine est humain, ce qui naît de l’Esprit est Esprit ». Ce qui naît de nous est à notre portée. La naissance naturelle ne transmet que la vie humaine naturelle. Seule une naissance spirituelle peut transmettre la vie de l’Esprit et ouvrir l’homme à Dieu.
Naître de la chair, c’est forcément mourir un jour. Naître de l’Esprit c’est naître dans la vie éternelle. La mort n’est pas ce qui vient après cette vie. La vie éternelle commence déjà ici-bas dans la foi en Jésus le Christ.

« Naître par l’Esprit, naître de nouveau » : deux expressions qui se rejoignent en grec sous un seul mot « anothen », qui peut signifier autant de nouveau (Galates 4, 9), que d’en haut (Jean 3, 31 & 19, 11-23, Jacques 1, 17 & 3, 15) et qui relèvent du même mystère : l’homme né de l’esprit vit de la grâce (=cadeau, don) de Dieu. Il semble ici que Nicodème a compris cette naissance dans le sens d’une autre naissance physique alors que Jésus lui répond qu’il s’agit d’une naissance à Dieu par l’action de l’Esprit-Saint.

Jean 3, 8 :
“Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit.”

Pour dissiper si possible l’étonnement de Nicodème, Jésus peint l’action de l’Esprit par une comparaison empruntée à la nature : le vent désigne l’esprit (en hébreu, ruah signifie « vent », « souffle » ou « esprit »).

Vent et Esprit
En écho au récit de la création où le souffle ruah est celui qui fait advenir Adam à la vie (Gn 2,7), Jésus personnifie le vent – il souffle où il veut – et fait remarquer qu’on le constate par ses effets (selon les traductions le bruit, le son, la voix), bien qu’on ne sache ni d’où il vient ni où il va (Ecclésiaste 11.5).

L’Esprit est comme le vent, il a en lui une direction, une route. Nous percevons la direction du vent, par exemple le vent du nord ou le vent venant du sud, mais nous ne savons pas et nous ne pouvons pas non plus contrôler la raison pour laquelle le vent se déplace dans telle ou telle direction.

Le vent dont le mouvement rappelle celui de l’eau vive « souffle où il veut », et si on en entend le bruit, on ne sait « ni d’où il vient, ni où il va », ce qui ne contribue pas à nous faire mieux comprendre son origine et sa nature ; mais d’autres images, prises dans le texte biblique, peuvent nous aider à avoir, mieux qu’une compréhension intellectuelle, une intuition de ce qu’il peut être. Ainsi dans Jean 15, Jésus est le cep et nous sommes les sarments. L’image de la sève nourrissante, qui part du cep et vient dans le sarment pour lui permettre de produire du fruit nous est donnée par la Parole : l’Esprit donné par Jésus vient nous remplir, attestant une unité « organique » entre l’Esprit de Dieu et notre esprit.

Esprit et liberté
Comme le vent, l’Esprit de Dieu est un esprit de liberté ; il est là et ailleurs, rien ne l’enferme et ne le contraint. Indéfinissable, insaisissable, sa présence est autant caresse de la brise qu’élan et mouvement dans nos vies. Jésus révèle la parfaite liberté de l’Esprit dans son action. « Il souffle où il veut » et souvent là-même où les hommes le soupçonnent le moins. Jésus enseigne aussi que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu’où il les conduira. Il ouvre ainsi devant eux de grandes et glorieuses perspectives. St Paul insiste aussi sur la liberté de l’Esprit : « Là où est l’Esprit, là est la liberté » (2 Co 3, 17).

C’est ainsi qu’est l’Esprit. « Personne n’est maître de l’Esprit » (Eccl 8, 8). L’Esprit est libre, il ne peut être contrôlé. Il agit sur les autres et personne ne peut agir sur lui. Son origine est un mystère. Le bateau doit d’abord trouver la route du vent. Ensuite, il doit placer les voiles selon cette route. C’est ce que Nicodème va faire, en s’efforçant d’accomplir la seconde naissance, de l’eau et de l’Esprit, celle qui donne la Vie.

La vie dans l’Esprit
Le vent a en lui une route, une direction. L’Esprit de Dieu a un itinéraire, un projet, qui s’est déjà manifesté dans la création et dans toute l’histoire du peuple d’Israël. Il en est de même de l’œuvre de l’Esprit ; celui en qui elle s’accomplit a conscience de la transformation qui s’opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s’accomplit. Toute vie est un mystère.
« C’est précisément l’Esprit qui nous change, qui vient de toutes parts, comme le vent. Seul l’Esprit est capable de changer notre attitude, de nous changer, de changer l’histoire de notre vie, de changer notre appartenance, également »
Pape François (méditation matinale, Chapelle Ste Mathe, 13 avril 2015, )

La vie dans l’Esprit, c’est découvrir que Dieu habite au plus intime de nous-mêmes et pouvoir dire comme Saint Paul (Galates 2, 20) « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. ».

Vivre dans l’Esprit, c’est laisser les rennes de notre vie à Dieu. S’abandonner complètement à sa volonté aimante pour notre vie et celles de nos proches. Avec une grande confiance, croire qu’il sait ce qui est meilleur pour nous et qu’Il peut obtenir du bien même d’un mal. Après la croix, la Résurrection !

Jésus invite Nicodème à naître d’en haut, de l’Esprit. Il me rappelle aussi que son Esprit vient me trouver là où je suis, dans mon quotidien. Il m’invite à faire le pas de l’amour, à franchir cet abîme du doute qui me sépare de lui. Trop souvent, nous sommes amenés à croire que Dieu nous aime à cause de nos œuvres ; un peu comme un enfant qui sera récompensé s’il apporte un bon bulletin scolaire à la maison et puni s’il a échoué.

Le pape François nous parle de la tendresse de Dieu par rapport à nos faiblesses :
« Nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse. Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire, l’Esprit la met en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Le fait de montrer du doigt et le jugement que nous utilisons à l’encontre des autres sont souvent un signe de l’incapacité à accueillir en nous notre propre faiblesse, notre propre fragilité. Seule la tendresse nous sauvera de l’œuvre de l’Accusateur (cf. Ap 12, 10). C’est pourquoi il est important de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse. Paradoxalement, le Malin aussi peut nous dire la vérité. Mais s’il le fait, c’est pour nous condamner. Nous savons cependant que la Vérité qui vient de Dieu ne nous condamne pas, mais qu’elle nous accueille, nous embrasse, nous soutient, nous pardonne. » (Lettre apostolique Patris corde du pape François, 8 déc. 2020).

Se laisser transformer par la parole

Que me dit l’Évangile Jean 3, 1-8 ?

• Qu’est-ce qui a attiré mon attention ou m’a frappé d’une manière ou d’une autre ?
• Pourquoi ? Était-ce une personne ? Un mot ? Une situation ? Un geste ?
• Que me dit Dieu à travers ces paroles, ici et maintenant, aujourd’hui ?

Sur les pas de Nicodème

• Vous reconnaissez-vous dans Nicodème, de quelle manière ? • Comment êtes-vous touchés par le personnage de Nicodème ? • Partagez-vous des points communs ?

Action de l’Esprit

• Jésus compare l’action du Saint-Esprit au vent (Jn 3,8). Que vous révèle cette comparaison sur l’action de l’Esprit de Dieu dans votre vie ? Avez-vous déjà vécu une expérience qui vous a donné l’impression de naître de nouveau ?

• Qu’est-ce qui vous fait croire ? Non pas «en quoi croyez-vous ?», mais «qu’est-ce qui a déclenché votre foi?». Que s’est-il passé, un jour, pour que la présence de Dieu soit révélée à votre cœur comme une marque indélébile, parfois estompée par les détours de la vie, mais dont le souvenir sans cesse vous ramène à cette certitude que «Dieu vous aime»? Était-ce une parole? Une rencontre? Une image?

• Jésus utilise une autre image vers la fin de ce passage (Jean 3, 19) : la lumière.
La lumière venue dans le monde pour révéler les merveilles de Dieu dans les œuvres des hommes. Il y a une manière de parler de Dieu qui ne s’encombre pas de mots, qui ne fait pas de bruit, mais agit par le témoignage simple et parlant d’une vie guidée par une présence, une lumière… qui brille en silence, se partage sans s’appauvrir, mais en se multipliant. De tels témoignages, nous en avons sûrement reçu et certains sont capables d’en donner. Nicodème est de ceux-là : venu rencontrer Jésus de nuit, il trouve une lumière qui plus tard lui donnera la force du témoignage quand il prendra la défense de Jésus (Jn 7, 45-51) et aidera à sa mise au tombeau (Jn 19, 39-42).

Et vous, la lumière que vous avez reçue, êtes-vous capable de la donner ?

Chemin de conversion

• Jésus manifeste sa présence et la tendresse du Père de nombreuses manières dans votre vie : prendre un moment pour les identifier, les nommer et l’en remercier.


• Vous avez aussi des doutes, des questions sans réponse ou des « nuits ». Trop de fois vous regardez votre fragilité avec un jugement négatif. Prenez le temps de les nommer, les identifier et les placer sous la lumière et dans le souffle de l’Esprit. Laissez -vous rencontrer par la miséricorde de Dieu. Accueillez ce cœur à cœur avec Dieu et écoutez-le vous dire : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime. » (Is 43, 4)

• En réfléchissant à votre baptême et/ou confirmation, avez-vous eu le sentiment de « renaissance », d’un changement radical dans votre vie ?

• Quels sont les rêves que vous associez à « renaître » ? Comment votre vie dans l’Esprit pourrait-elle être différente ?

Structure d’une lectio divina / dialogue contemplatif

Temps 1 – prier l’Esprit Saint.

C’est lui le père des pauvres que nous sommes ; c’est lui qui peut nous éclairer, nous aider, convertir notre intelligence.
Prendre un chant à l’Esprit

Temps 2 – Lecture de la Parole à voix haute Temps 3 – prière personnelle

Prendre le temps de comprendre avec notre intelligence ce que dit le texte : Puis, qu’est-ce que me murmure ce texte ?
Enfin, quelle est ma réponse à ce Dieu qui m’éclaire et me parle ?

Temps 4 – partage

Écouter de nouveau la Parole
Accueillir sans commenter dans l’écoute fraternelle le partage de chacun.
Partager ce qui m’a touché, et si vous le souhaitez, ma réponse à Dieu qui est ma prière.

Notre Père

Prier avec Nicodème

« Comment un homme pourrait-il naître, s’il est vieux ? »

Le corps se fissure,
Le pas est moins sûr,
Mais le sable de l’inéluctable
pourrait cacher une parole
qui serait parabole,
d’un autre destin,
d’un nouveau matin.
L’appel est toujours le même
qui cherche sa route
à travers l’épaisseur du doute.
C’est pourtant vrai qu’il y a promesse,
sous la jeunesse comme sous la vieillesse,
de naître à nouveau,
pour ceux qui soignent leur racine d’en-haut.

Francine Carrillo

Grandir, c’est choisir

On croit toujours que la vie est derrière. On se fait du mal à penser en arrière. Grandir n’est pas fuir mais choisir.
Élire son orient, consentir au vent, qui souffle où il veut.
On peut se raidir sous les bourrasques, se perdre dans la rébellion.
On peut aussi s’assouplir
et accueillir le miracle d’être emmené sur la terre des vivants
par le Souffle de tout instant.

Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, Ed. Labor et Fides

Pour approfondir

Regard de l’art


La rencontre du Christ et de Nicodème
Crijn Hendricksz Volmarijn (1604-1645)

Commentaires du tableau par Dominique Ponneau

Le pharisien Nicodème est venu rencontrer Jésus. Il est venu de nuit. Par peur de son entourage, dit-on souvent. Peut-être. N’empêche qu’il est venu voir Jésus. Qu’il est présent à l’obscurité des débuts de son ministère, comme il sera présent…au tombeau… Peut-être vient-il de nuit par désir de lumière en celui qui, à la fin de leur entretien, lui dira: «Celui qui agit dans la vérité vient dans la lumière.» Nicodème vient, de nuit, à la lumière, parce qu’il agit dans la vérité. Il a devant lui, grand ouvert, le livre des Écritures, qu’en docteur d’Israël il scrute avec droiture, exigence, profondeur. Ce livre est tout resplendissant de la lumière qu’il contient. Jésus a, lui aussi, devant lui, le livre resplendissant. Mais ce livre est fermé. C’est que la Parole du livre, le resplendissement de la Parole du livre, c’est lui-même. Et c’est ce que, dans la nuit, ses mains, que regarde attentivement Nicodème, expliquent à celui-ci. Entre Nicodème et Jésus brille d’une même lumière le candélabre des deux Testaments. Nicodème n’a plus besoin d’en contempler le reflet dans ses bésicles qu’il tient de sa main gauche. Sa main droite, posée sur son cœur, l’atteste, aussi gravement, aussi humblement que son regard : il accueille pleinement le langage spirituel que lui tient celui que remplit l’Esprit-Saint, l’Esprit du Père. Source : Biblia n°34

Lectures

À l’écran

Nicodème, renaître de l’esprit, La Foi prise au mot, KTO

Nicodème rencontre Jésus – The Chosen saison 1 – épisode 7 :
version française.
Version originale